
Dans les moments de tension, face au stress ou à une vague émotionnelle soudaine, nous avons tous des réactions différentes : certains essaient de gérer la situation en adoptant une approche stratégique, tandis que d’autres laissent leur corps et leur esprit réguler naturellement les choses. Mais que signifient réellement ces deux approches, et pourquoi sont-elles essentielles à intégrer dans notre vie quotidienne ? Et surtout, que faire lorsqu’on se sent totalement dépassé et impuissant face à ce qui monte en nous ?
La gestion des émotions : agir consciemment sur ce que l’on ressent
La gestion des émotions consiste à reconnaître, analyser, puis intervenir volontairement pour éviter qu’une émotion ne prenne le contrôle. C’est ce que nous faisons quand nous respirons profondément avant un discours important, quand nous notons nos pensées après une dispute, ou quand nous choisissons de marcher un peu pour faire redescendre une montée de colère.
Les points clés de la gestion :
• Identifier l’émotion : Qu’est-ce qui se manifeste en moi ? De la colère, de la peur, de la tristesse, une anxiété sous-jacente ?
• Nommer ce qui se passe pour lui donner une place : “Je ressens de la frustration”, au lieu de fuir ou de nier l’émotion, le mettre sous le tapis ou dans le sac à dos. Nommer fait partie de la prise de conscience de ce qui se passe et permet déjà de se distancier de ce qui se vit.
• Utiliser des outils comme la respiration, la méditation, l’EFT (Technique de Libération Émotionnelle), ou encore des techniques cognitives pour éviter que l’émotion ne dégénère. L'émotion a sa place et son message, et l'intégrer dans notre vie en société est important aux yeux des autres. Savoir s'isoler, ou dire là je ne peux pas fait aussi partie de votre boite à outils.
La gestion des émotions est essentielle lorsqu’on se trouve dans une situation urgente ou difficile : elle nous aide à passer le cap sans subir de débordement émotionnel. L'idée ici est de faire face à cette vague émotionnelle et non de comprendre forcément tout ce qui se passe.
Passons maintenant à la régulation.
La régulation des émotions : ajuster naturellement pour revenir à l’équilibre
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Contrairement à la gestion, la régulation est un processus plus intuitif, souvent inconscient. C’est cette capacité qu’a le corps à retrouver un état de calme après une montée de stress ou une vague émotionnelle, mais également cette capacité à anticiper un état propice à une meilleure gestion des évènements.
Retrouver le calme : C'est possible grâce à notre système nerveux et à notre vécu, et cela peut être renforcée avec la pratique. Il s'agit également de cette capacité ou ce besoin de déconstruire des schémas inscrits en nous de par notre histoire de vie. Ne pas laisser de nouvelles situations appuyer sur des points douloureux ou désagréables de nos expériences passées et non résolues (avec une empreinte encore présente en nous).
Les clés de la régulation :
• Co-régulation : Parfois, notre équilibre passe par les autres. Un échange bienveillant, une présence apaisante suffisent à calmer notre système émotionnel.
• Autorégulation : Le corps sait, en principe, revenir à un état stable. Mais cette capacité peut être entravée par des blocages internes ou un stress chronique. La régulation se travaille alors par des pratiques régulières : méditation, ancrage, visualisation positive ou contemplation dans la nature.
• Agir en amont sur notre relation au stress et à nos émotions : des séances de reconnexion à soi, de libération de points majeurs de notre existence sont des clés complémentaires. Cette anticipation avec la connaissance de ses modes de fonctionnement permettent de prévenir ce qui pourrait se passer. La mise en place de mesure préventives assure un état de sécurité et une confiance en sa capacité à faire face et gérer ce qui peut arriver.
Je ne sais ni gérer ni réguler, je me sens dépassé…
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Il arrive parfois que nous ne sachions ni gérer ni réguler suffisamment ce que nous vivons. Une émotion trop forte, un stress qui monte et ne redescend pas, et nous voilà face à ce sentiment de débordement et d’impuissance. Cela peut arriver pour plusieurs raisons :
Un stress chronique : un état chronique de stress induit la présence d'hormones du stress dans le corps (cortisol, adrénaline...). Ces hormones inhibent le fonctionnement en mode normal de notre régulateur au niveau du cortex préfrontal : Donc c'est l'emballement du mental avec les désordres physiques, biochimiques et les réactions irrationnelles ; lorsque notre système nerveux est trop sollicité, il devient plus difficile de retrouver un état de calme.
Un trop-plein émotionnel accumulé : des émotions refoulées finissent par déborder lorsqu’on ne leur donne pas d’espace.
Un manque d’outils : nous n’avons pas toujours appris à gérer ou exprimer nos émotions de manière saine. Pourtant, apprendre cette compétence émotionnelle et de connaissance de soi devrait faire partie de nos bases d'apprentissage.
Des blessures ou blocages émotionnels profonds : certaines situations peuvent activer des souvenirs douloureux ou des croyances limitantes. Les identifier, neutraliser la charge émotionnelle en mémoire en vous permet
Que faire quand on se sent impuissant ou dépassé ?
1. Stabiliser le navire : agir dans l’urgence
Lorsque vous vous sentez envahi(e) par une émotion ou un stress trop intense, la priorité n’est pas de tout comprendre, mais de retrouver un ancrage. Quelques gestes simples peuvent vous aider :
• Respirez profondément : inspirez sur 4 secondes, retenez 4 secondes, puis expirez sur 8 secondes.
• Reconnectez-vous à votre corps : asseyez-vous, touchez un objet rassurant (pierre, tissu) ou sentez vos pieds bien ancrés au sol, ou encore allez prendre l'air frais.
• Autorisez-vous à ne pas tout résoudre immédiatement : vous êtes en train de traverser une émotion, et ce n’est pas un échec.
2. Sur le long terme : développer votre capacité de régulation
La régulation est comme un muscle : elle se renforce par des pratiques régulières qui permettent au corps et à l’esprit de mieux s’adapter aux variations émotionnelles.
• Prendre conscience des premiers signaux : apprenez à repérer les signes avant-coureurs (tensions, pensées envahissantes, rythme cardiaque accéléré).
• Explorer votre histoire émotionnelle : quels schémas ou situations passées réactivent souvent ces émotions intenses ?
• S’entourer : la co-régulation est puissante. Un échange bienveillant avec un proche, ou l’aide d’un professionnel, peut offrir un espace sécurisant pour apaiser les émotions.
Gestion ou régulation : pourquoi choisir quand on peut allier les deux ?
Si la gestion permet de réagir consciemment dans l’instant, la régulation permet d’ancrer durablement un équilibre émotionnel. Mais l’un ne fonctionne pas sans l’autre :
Trop de gestion, sans régulation interne, peut mener à l’épuisement.
Trop de régulation instinctive, sans outils de gestion, peut être insuffisant face à des situations complexes.
Les deux approches sont complémentaires, et leur combinaison permet de naviguer avec plus de sérénité dans les défis émotionnels du quotidien.
Une compétence clé : la posture de connaissance de soi
Pour évoluer entre gestion et régulation, la clé est de se connaître soi-même. Posez-vous ces questions :
• Quelles émotions sont les plus difficiles pour moi ?
• Comment mon corps réagit-il face au stress ou aux émotions fortes ?
• Quels outils (respiration, méditation, EFT) me permettent de reprendre la main rapidement ?
• Quelles pratiques régulières (relaxation, méditation, contemplation, marche en nature) renforcent ma capacité de régulation ?
Quelques outils pour vous accompagner :
• Gestion immédiate : respiration profonde, EFT, écriture spontanée, exercices d’ancrage, mais aussi crier, frapper sur un oreiller, pleurer...
• Régulation sur le long terme : méditation pleine conscience, gratitude, relaxation sonore, contemplation dans la nature.
Vous n’êtes pas vos émotions, vous êtes celui qui les traverse.
Se sentir dépassé est un signal, pas une impasse. L’émotion est un mouvement, et avec les bons outils, vous pouvez apprendre à la traverser au lieu de la subir. Commencez par accueillir ce que vous ressentez, sans jugement. Un petit pas suffit : prendre conscience de l’émotion est déjà une forme de régulation. Ne cherchez pas la perfection, cherchez la fluidité.
“Aujourd’hui, je m’autorise à écouter ce qui est là et à avancer doucement.”
Vous méritez de vivre vos émotions pleinement, avec une nouvelle compétence : savoir gérer ce qui doit l’être et réguler ce qui peut l’être, pour mieux traverser les tempêtes et savourer les accalmies.
Que pensez-vous de cette nouvelle posture ? Peut-être est-ce le moment d’explorer des outils comme la relaxation sonore ou l’EFT pour apprendre à naviguer avec plus de douceur entre gestion et régulation. Développer son intelligence émotionnelle est une ouverture complémentaire pour naviguer sur les flots de vie.
Pour conclure, laissez cette réflexion faire son chemin en vous. Notre mental cherche souvent à garder le contrôle en répondant aux normes extérieures sur ce qu’il est acceptable de ressentir. Mais apprendre à écouter nos ressentis et à les traverser est un acte libérateur.
Faites-vous conseiller pour découvrir les outils qui vous conviennent le mieux. Commencez par apprendre à gérer, puis évoluez vers la régulation pour atteindre votre propre point d’équilibre. Testez, ajustez, apprenez, évoluez. Chaque émotion vous montre une voie d’exploration.
Beau cheminement à tous. N'oubliez pas, un pas après l'autre.
Anthony Soulard
Praticien certifié EFT - Libération émotionnelle
Praticien massage et relaxation sonore
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